Extrait des Appels pour la Vie – André Fischer.
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« Les frontières n’ont pas bonne réputation chez vous, hommes ! Vous y voyez une brimade pour votre liberté, une conséquence des guerres, une illustration de la séparation par la force et la menace d’une punition en cas de violation.
Le terme de « frontière » vous fait le plus souvent penser aux seules frontières politiques et vous négligez largement de voir combien tous vos domaines naturels de vie sont encadrés de frontières.
Les côtes maritimes, les chaînes de montagnes, les cours d’eau sont des frontières établies par la nature terrestre. Les rapports entre le chaud et le froid fait naître les frontières climatiques, les limites de la zone des arbres, de la zone polaire. Les arbres, et pas eux seulement, ont des frontières de croissance. Les frontières linguistiques traversent ou unissent les peuples. Votre corps est soumis à des limites de force que vos sportifs cherchent à repousser le plus loin possible. L’oreille a ses limites auditives, l’œil ses limites visuelles. L’automobiliste connaît la limite de la teneur alcoolique imposée à son système nerveux, la limite de la vitesse et de la charge de sa voiture, les limites sur les voies de circulation. Vous connaissez les limites de la politesse, de la courtoisie, de la compréhension, des propriétés, des domaines des bêtes, des familles d’éléments chimiques.
Après tout, aucun domaine ne saurait être conçu ni en vous, ni autour de vous, sans limites. Toutes les choses, tous les processus ont des limites. Les formules mathématiques de vos sciences et les lois naturelles même présentent des limites. à l’intérieur desquelles les forces de la Création se meuvent.
Réfléchissez une fois à cet immense système de frontières dans lequel vous vous trouvez ! Est-il nuisible ? Est-il hostile ? Ou bien serait-ce précisément la présence du système ordonné des frontières qui assure l’existence et la survie de chaque être ?
Avec quelle évidence apparaît au grand jour le bienfait de la mise en place des frontières dans la circulation vitale de votre sang : elle s’effectue à l’intérieur des vaisseaux sanguins qui forment les frontières du sang dans le corps et rendent possible son mouvement, assurent la nutrition de toutes les parties du corps et permettent la régénération du sang par la respiration.
Et il en est ainsi pour toute vie ! Elle est faite de forces animées et de frontières d’ordre, que vous appelez souvent des lois.
Notez donc ceci :
là où vous rencontrez des frontières là sont des aides de vie, car les lois sont les indispensables appuis pour la naissance, la subsistance et l’élévation du vivant !
Or vous avez endommagé ou même démoli maintes de ces frontières, par exemple celle du rythme du travail et du repos ou celle du respect entre les générations, celle de l’autorité dans la structure sociale, celle des convenances entre les sexes, celle du caractère des peuples, celle du comportement moral et éthique, celle du contenu conceptuel de nombreux mots, et par cela l’acuité de votre pensée et la distinction entre la lumière et les ténèbres.
Des voix non compétentes vous ont dit que les frontières sont une indigne limitation de votre personnalité et doivent donc être abattues. Et vous l’avez fait partout ! Mais qu’avez-vous gagné ? Ni la liberté, ni le bonheur, ni l’ascension ! Rien que la dissension, le chaos, la pollution extérieure et intérieure et une vie grise et sans joie ! Vous pouvez apprendre beaucoup de cet échec, si toutefois vous voulez et pouvez encore apprendre.
En chaque frontière voyez moins la limitation imposée que la protection de vos forces et le gain promotionnel d’une tension de vie supérieure ! La vie n’est pas un stupide laisser-aller mais une concentration significative de forces. Faux est le concept du défoulement, faux l’intempestif éclatement après un travail pénible. La détente dans un changement mesuré, oui ! La sauvagerie dépassant la mesure, la mesure étant les lois, non !
Ce comportement foncièrement faux et nuisible n’a fait naître que le désordre dans tous les domaines. Cela vous oblige à son tour à établir des règlements et des interdits, ces limites indésirables qui ne sont qu’empêchements sans aucune force vivifiante.
Revenez à la compréhension et l’acceptation de toutes les limites naturelles de la vie ! Creusez sérieusement le concept tellement secourable de « frontière » ! Soyez contents lorsque vous rencontrez des frontières, lorsque votre fine intuition vous informe que vous touchez à la limite des convenances ! Car chaque prise de conscience et observation d’une frontière vous rend non seulement plus fort, mais aussi plus libre ! Oui, libre de lourdes conséquences, de fautes et d’un karma accablant !
Quiconque respecte les frontières traverse la vie joyeusement et sans entraves. Les immenses espaces de l’existence véritable s’ouvrent à lui dans le libre épanouissement de son esprit.
Oui, saluez et respectez les frontières ! Rétablissez-les toutes, toutes celles que vous avez abattues pour le dommage de vous-mêmes et de la Création ! Et dès la première heure apprenez à vos enfants à voir et à aimer les frontières ! Car elles sont des amis, sont vos fidèles et puissants protecteurs, sont les chemins et degrés même de votre ascension terrestre et spirituelle !
Remerciez donc le Créateur de vous avoir donné des frontières et aussi de ce qu’elles soient si faciles à voir et à connaître ! »