Extrait des Appels pour la Vie – André Fischer.
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« Là où la clémence de l’amour ne peut arriver à ses fins, c’est à sa sévérité d’agir !
Qu’un exemple vous soit donné, afin de vous aider à comprendre cette nécessité :
Un orchestre devait enregistrer une oeuvre symphonique. Mais voilà qu’à la suite d’une maladresse, l’un des instruments de la famille des cuivres fut endommagé en tombant et fut incapable de donner une certaine note, qui précisément était indispensable à l’œuvre musicale. À chaque essai, ce ne fut qu’une criante dissonance !
On entreprit avec soin et sollicitude de réparer le dommage. Mais rien n’y fit, le métal rigide résistait à tout ! Peu à peu on comprit qu’une grave décision s’imposait au chef : l’instrument inutilisable devait se taire! Cela signifiait que l’instrumentaliste en question ne pouvait participer à l’enregistrement et devait se retirer de l’orchestre.
Décision sévère et douloureuse ! Mais la réussite du projet imposait cette sévérité, par laquelle seule la mission pouvait quelque peu être sauvée.
Certes, il allait lui manquer la fameuse note, essentielle au sens de l’œuvre. Aussi se mit-on à rechercher si un autre instrument, d’un timbre approchant, pouvait être chargé de cette séquence de la partition. Évidemment la couleur serait changée et l’enregistrement porterait une altération due à l’instrument manquant.
Puis aussi, le musicien inattentif devrait d’abord remettre son instrument en état avant de pouvoir réintégrer sa place dans l’ensemble de l’orchestre.
Les choses ne sont pas différentes dans le grand ensemble qu’est la Création. Si un ordre est troublé, il faut chercher à le rétablir. En amour bienveillant, un temps de réflexion est d’abord accordé aux fautifs. Si cela ne sert à rien, la sauvegarde de l’ensemble exige le recours à la rigueur, donc l’éloignement forcé des coupables.
Ce qui est déterminant, c’est que l’amour vise toujours le bien-aller de l’ensemble. Mais là où la bienveillance ne réussit pas, c’est à la sévérité d’apporter l’aide.
Cet exemple a valeur d’avertissement pour toute œuvre d’éducation dans l’humanité ! Beaucoup de parents et d’éducateurs se sont acquittés de leur tâche avec trop de facilité en démissionnant devant le refus d’écoute des jeunes, en méconnaissant le pur doublet de l’amour formé en parts égales de bienveillance et de sévérité, en ayant ainsi facilité la chute morale et matérielle de l’humanité.
Certains trouveront cet exemple trop simple et anodin. Il sert néanmoins de grave avertissement à tous les éducateurs de l’avenir ! Mais est éducateur, aux yeux de la Création, le plus âgé, le plus ancien d’un groupe d’hommes et aussi celui qui, d’une manière ou d’une autre, et qu’elles qu’en soient les circonstances, est préposé à d’autres hommes ! Tous, dans la vision permanente du devenir général, devront savoir allier parfaitement la bienveillance et la sévérité du véritable amour ! »
